Au sud-est de la ville égyptienne de Zagazig se trouvent les ruines la ville sacrée la déesse des chats Bastet. Toutefois
vénérée pendant des milliers d’années dans l’Égypte ancienne. Bien que sa popularité a atteint son apogée pendant la 22e dynastie. Ainsi que les pharaons lui ont construit un magnifique temple pour le Chat d’Egypte dans la ville appelée Per-Bast.
Cette ville est référencée dans la Bible, parfois par son nom hébreu de Pi-beseth. Au chapitre 30 d’Ézéchiel. Elle est mentionnée, avec Héliopolis, comme un sanctuaire païen qui sera détruit par la colère de Dieu. Mais elle est mieux connue aujourd’hui sous son nom grec, Bubastis.
La ville s’est décliné et tombée en ruine au cours des millénaires. En outre cette ville mystérieuse a capté l’imagination des savants européens du XIXe siècle qui ont parcouru le delta du Nil à sa recherche. Toutefois guidés par des indices intrigants tirés de récits classiques. Bien qu’ils voulaient retrouver la ville de Bastet, mettre au jour son glorieux temple. Et aussi mieux comprendre comment la déesse des chats a joué un rôle si important. Tout au long de la longue histoire de l’Égypte ancienne.
Les Egyptiens et le culte du chat d’Egypte.
En fait le niveau de dévotion des anciens Égyptiens envers leurs chats allait bien au-delà de la chaleureuse affection d’un propriétaire d’animal de compagnie. Au cours des millénaires, les chats en Égypte ont évolué de prédateurs utiles dans les villages. Surtout à des incarnations physiques des dieux et des symboles de la protection divine.
“Les Égyptiens regardaient le chat de la même façon qu’ils regardaient tout. Comme un moyen d’expliquer et de personnifier l’univers”.
Bien que les Égyptiens ne vénéraient pas les chats. Mais ils croyaient que les chats contenaient en eux d’énergie divine. Ainsi que la croyance la plus répandue que les chats domestiques portaient en eux l’essence divine de Bastet (ou Bast). La déesse à tête de chat qui représentait la fertilité. Aussi la domesticité, la musique, la danse et le plaisir.
Pour cette raison, les chats devaient être protégés et vénérés. Au plus fort de la popularité du culte de Bastet, qui s’est installé au deuxième siècle avant J.-C.. De plus la peine pour tuer un chat, même par accident, était la mort. Et des amulettes représentant des chats portés par les hommes et les femmes pour protéger le foyer. Aussi pour porter chance lors de l’accouchement. Les bijoux en forme de chats et de chatons sont des cadeaux populaires pour le Nouvel An.
Le plus remarquable pour les archéologues modernes est le nombre de chats momifiés qui ont été retrouvés dans des sites funéraires à travers l’Égypte, y compris des centaines de milliers empilés dans les catacombes de Saqqarah et Tell-Basta, les principaux lieux de culte de la déesse Bastet. Au temple de Bastet à Tell-Basta, on pense que les prêtres entretenaient de grandes “chatteries” qui alimentaient un commerce florissant de momies de chats.
Les chats momifiés vendus aux pèlerins qui se rendaient au temple de la déesse Bastet. Et rendaient à la déesse un peu de son énergie.
Tant de momies de chats ont survécu aux siècles. Car leur destruction aurait été interdite dans l’Égypte ancienne. Puisqu’elles portaient l’essence de Bastet. Elles ont donc fini par être cachées dans des chambres funéraires. En Décembre 2020 une fouille dans le complexe de la pyramide de Saqqarah. A mis au jour des dizaines de momies de chats, dont certaines sont enterrées dans le calcaire.
Les chats enterrés dans des cercueils, réservés aux animaux de compagnie. Qui sont morts de causes naturelles. D’autres chats ont sans doute tués et momifiés pour accompagner leurs propriétaires dans l’au-delà. Et plus encore, des chats ont sont sacrifiés et momifiés pour les rituels du temple.
Les chats apparaissent fréquemment dans les peintures murales et les artefacts de l’Égypte ancienne. Mais la plupart des informations dont nous disposons sur la vénération des chats par les Égyptiens.
Les chats étaient très importants pour les anciens Egyptiens. Considérés comme des demi-dieux. Non seulement ils protégeaient les cultures et ralentissaient la propagation des maladies en tuant les rongeurs. Mais on pensait aussi qu’ils sont la forme physique de la déesse Bastet.
Bastet la déesse de la protection, du plaisir et de la santé. Avec la tête d’un chat et un corps féminin élancé.
Bastet la fille de Ra, la sœur de Sekhmet, l’épouse de Ptah. Depuis la deuxième dynastie, Bastet vénérée comme une divinité, le plus souvent en Basse Égypte. Sa forme et ses pouvoirs ont changé au fil des ans.
On croyait que chaque jour, elle chevaucherait dans le ciel avec son père, le dieu soleil Râ. Lorsque son bateau tirait le soleil dans le ciel, elle veillait sur lui et le protégeait. La nuit, elle se transformait en chat pour protéger Rê de son plus grand ennemi, le serpent Apep.
En raison de ses devoirs de protection. Surnommée la Dame de l’Est, la déesse du soleil levant, et l’œil sacré et voyant. Elle est également connue comme la Déesse de la Lune. De plus on pensait qu’elle est l’œil de la lune et l’œil de Râ. Bastet est toujours vénérée aujourd’hui et certains pensent que sa protection est assurée par les chats modernes.
Des félins divins
On retrouve des traces du culte de Bastet dès la 2e dynastie (3e millénaire avant J.-C.). Les représentations de la divinité à tête de chat sont devenues courantes dans l’Ancien Empire (environ 2575-2150 avant J.-C.). Considérée comme un redoutable protecteur du pharaon et plus tard des morts.
Les associations félines ont changé au moment où les chats (connus sous le nom de miu ou elle, qui miaule). Domestiqués en Égypte. Bastet est devenu plus étroitement lié à des aspects nourriciers et protecteurs. Tandis que la puissante déesse de la guerre à tête de lion, Sekhmet. Prenait les caractéristiques de la férocité et de la vengeance. À partir du deuxième millénaire avant J.-C., l’apparence de Bastet devient moins léonine. De plus elle est constamment représentée comme un chat domestique avec un corps de femme.
Trouver Bubastis
L’une des sources les plus importantes sur la ville se trouve dans les œuvres d’Hérodote. Pendant son voyage l’Égypte au cinquième siècle avant J.-C. L’historien grec a fourni une description vivante de Bubastis. Ainsi que le temple de Bastet, et de la ferveur de son culte. “Dans cette ville, il y a un temple qui mérite d’être mentionné. Car bien qu’il y ait d’autres temples plus grands et plus coûteux à construire. Rien de plus que cela n’est un plaisir pour les yeux.”
Il a décrit la beauté de la ville et les fêtards bruyants qui se rendent en bateau à Bubastis. “Où ils organisent une fête pour célébrer les sacrifices. Et où l’on consomme plus de vin que pendant le reste de l’année”. Après la conquête musulmane au VIIe siècle, Bubastis s’est abandonnée. Et le souvenir de son emplacement s’est perdu pendant des siècles.
Selon Hérodote, les familles égyptiennes se rasaient les sourcils. Si leur chat de compagnie mourait de causes naturelles et rasaient tous les poils du corps si leur chien mourait.
Et si une maison égyptienne prenait feu. Rapporte Hérodote, les hommes n’essayaient pas de combattre le feu. Mais concentraient toute leur attention à sauver les chats. Et à les empêcher de sauter dans le feu.
Connexion française
Au XVIIIe siècle, les savants européens ont commencé à rechercher les lieux mentionnés dans les textes anciens. Pour les savants français qui ont accompagné Napoléon lors de son expédition en Égypte en 1798. Le récit d’Hérodote a servi d’inspiration pour le localiser. L’un d’entre eux, Étienne-Louis Malus, a repéré dans le delta du Nil des éléments mentionnés par Hérodote. Bien qu’il ait trouvé à proximité des ruines qu’il a déclarées être Bubastis. Situé au nord-est du Caire. Ce site, connu sous le nom de Tell Basta, est devenu l’endroit accepté où se trouvait autrefois la ville de Bastet.
L’intérêt pour le site s’est accru au fur et à mesure. Que de l’égyptologie s’est développée au XIXe siècle. Lors d’une visite en 1843, l’archéologue anglais John Gardner Wilkinson se plaignit que Bubastis est endommagé. Et que les ruines du temple construit pour le dieu chat d’Egypte sont exploitées pour la construction de maisons. Finalement, une fouille entreprise par l’égyptologue suisse Édouard-Henri Naville en 1887. Centrée sur l’étude du temple de Bastet.
À Londres, la presse a suivi avec intérêt les dernières découvertes en Égypte. Ensuite en 1887, la St James’s Gazette rapporte une conférence sur Bubastis et le chat d’Egypte. Il a constaté que le temple, longtemps considéré comme désespérément perdu. Avait donné des inscriptions très intéressantes. … Et croyait que des découvertes très précieuses y seraient faites”.
Son étude, ainsi que d’autres études ultérieures. Ont révélé que le sanctuaire (qui incorporait des structures plus anciennes). Commencé par le pharaon Osorkon II au IXe siècle avant J.-C. Sa dynastie a régné à partir de Tanis, la ville voisine. Augmentant ainsi l’importance de Bubastis dans la région. Et ajoutant encore plus d’éclat au culte de Bastet.
Le trésor de Bubastis
À l’automne 1906, une découverte étonnante faite près du site de fouilles. Un chemin de fer était en construction près de Tell Basta. Bien que les ouvriers ont trouvé un trésor enterré près des restes du temple.
Les inscriptions sur de nombreux objets datent de la 19e dynastie du Nouvel. Donc avant le règne d’Osorkon II et sa restauration du temple de Bastet. On ne sait pas très bien pourquoi le trésor s’est fait enterrer. Certains spécialistes pensent qu’il a pu être enterré pour être mis en sécurité. Soit par des pilleurs qui ne sont jamais revenus le chercher, soit par des prêtres pour le protéger.
En fait les trésors sont de grande valeur à l’époque. En outre une coupe en or sculptée de manière à ressembler à des pétales de lotus porte le nom de la reine Tawosret. La reine d’Égypte pendant la guerre de Troie. Les érudits pensent que la reine Alcandra mentionnée dans l’Odyssée d’Homère était Tawosret.
Ensuite les ouvriers ont trouvé une autre cache plus tard qui contient d’autres trésors pour le dieu chat d’Egypte. Notamment des brassards en or portant le nom de Ramsès II. Alors que outre leur beauté. Ces objets donnent aussi un bon aperçu de l’importance de Bubastis en tant que centre d’échanges et de commerce. Certains motifs de certains objets ne sont pas égyptiens, et la présence d’argent – introuvable en Égypte. Laisse supposer un commerce important avec la Grèce ou les royaumes d’Anatolie.